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Photo du rédacteurSection Flunch CFDT

Après le salaire unique, le nouvel objectif de l’entreprise : travailler plus pour gagner moins


La mise en place de la grille au 1er août est déjà obsolète, puisque 76 % des salariés dans la catégorie employé sont payés au SMIC, une belle performance et une réelle motivation pour ceux-ci, il y a fort à parier que d’ici l’automne ce sera 98 % des employés. Oublié la grille des salaires, on pourra donc parler de salaire unique, mais aussi inique.


Il y a urgence à engager des négociations pour une réelle revalorisation et ne pas attendre l’année prochaine.


Mais la direction ambitionne d’aller encore plus loin avec l’annualisation du temps de travail, un sujet récurrent depuis l’arrivée de notre nouveau directeur des ressources humaines.


À la CFDT, nous ne croyons pas que ce soit la panacée pour répondre aux difficultés de recrutement, mais aussi de réduire le turn-over, qui atteint des sommets dans de trop nombreux restaurants.


L’impact d’une telle mesure pour les salariés n’est absolument pas la préoccupation première de l’enseigne, ni de comment rendre attractif notre entreprise pour attirer de nouveaux talents.


L’argument principal de la direction est encore et toujours financier et non pas humain.


Peu importe si cela entraîne une charge de travail considérable et un changement de l’équilibre de la vie familiale des salariés, le coût humain n’est pas pris en considération, mais que ne ferait-on pas pour économiser un million d’euros sur la masse salariale ?


Réduire les coûts coûte que coûte au détriment des conditions de travail est toujours un très mauvais calcul. Il rendra encore moins attractif notre métier et va amplifier un phénomène qui touche aujourd’hui une majorité d’établissements, le manque de main-d’œuvre.


Qu’est-ce que l’annualisation du temps de travail ?


Cette solution permet d'organiser le travail en répartissant la durée légale de travail sur une année, et non sur la semaine. La durée légale de travail est de 35 heures par semaine, soit 151,67 heures par mois ou 1 607 heures par an. En dessous de ces limites, la fonction occupée est dite « à temps partiel ».


Cet assouplissement législatif sur l'aménagement du temps de travail permet à un employeur de faire travailler un salarié au-delà de la durée légale de 35 heures par semaine, sans comptabiliser le surplus en heures supplémentaires.


L’impact n’est pas négligeable surtout pour les salariés à temps partiel, qui représentent 68 % des employés, puisque beaucoup d’entre eux améliorent leur ordinaire grâce aux heures complémentaires (46 000 heures en 2021) et que cette modulation du temps de travail sur l’année rendra impossible pour certains temps partiels d’avoir un autre contrat de travail ou de continuer à concilier vie professionnelle et familiale.


En guise de compensation, l’employé travaillera moins de 35 heures par semaine durant les périodes basses. Mais au final, l'employé travaille en moyenne 35 heures par semaine sur toute l'année.


Selon le Code du travail, le volume horaire travaillé sur 12 mois pour une fonction à temps complet doit égaler 1 607 heures. Ce maximum représente aussi le seuil de déclenchement des heures supplémentaires.


À noter que les seuils maximums légaux sont de :

  • 10 heures par jour,

  • 48 heures par semaine sauf dérogation de l’inspection du travail,

  • 44 heures par semaine sur une période consécutive de 12 semaines.

En clair, avec la mise en place de l’annualisation, un employé pourrait se retrouver à faire presque cinq doubles journées par semaine pendant 12 semaines.


ABSOLUMENT INACCEPTABLE



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