Tout au long de la procédure d’information consultation, le CSEC, la commission SSCT et la délégation syndicale n’ont eu de cesse d’alerter la direction sur les RPS existants dans l’entreprise, en particulier en cette période de PSE.
Nous regrettons que les délibérations que nous avons portées en séance soient toujours d’actualité, et que la direction tarde à mettre certaines actions en place (ex : mise en place particulièrement tardive de la formation aux RPS pour le management, le 26 mai pour une annonce le 2 février).
Par ailleurs, sauf erreur de notre part, vous n’avez pas encore répondu à la lettre d’observations de la Dreets, daté du 20 mai 2021, et qui vous demande explicitement de traiter des problématiques suivantes : risque de report de charge, risque de pertes de compétences, amélioration de la communication…
Enfin, plus que jamais, nous souhaitons que la direction prenne conscience des RPS inhérents à la situation d’attentisme que subissent les salariés des restaurants dont l’avenir est incertain.
Comme nous l’évoquions notamment dans notre courrier du 31 mai, les représentants du personnel par l’intermédiaire de la CSSCT, et les organisations syndicales de l’entreprise ont, à plusieurs reprises, alerté la direction en ce qui concerne l’impact délétère des réouvertures des restaurants en projets de fermeture sur la santé physique et surtout « mentale » des salariés des restaurants concernés.
À plusieurs niveaux, ces perspectives de réouvertures tendront à alimenter les tensions psychosociales au sein des collectifs de travail :
Des collectifs de travail au sein desquels le niveau de motivation a été profondément altéré, du fait de plusieurs mois de fermetures consécutifs, et d’un plan de sauvegarde de l’emploi générateur de fortes incertitudes sur l’avenir personnel et professionnel pour les salariés impactés. L’impact psychosocial de ces réouvertures serait important au sein de ces restaurants, avec des salariés qui seront amenés à reprendre le travail pour un temps relativement indéterminé (au plus tard au 31 décembre 2021), avant de se trouver licenciés pour une grande partie d’entre eux.
Au sein des restaurants concernés, une organisation de travail déstabilisée ; compte tenu de l’importance du nombre de postes vacants sur certains restaurants en projet de fermeture/reprise (faisant suite à plusieurs départs de salariés au sein des restaurants concernés, durant la période de fermeture). Cette déstabilisation des effectifs générerait inévitablement des tensions potentielles sur la charge de travail, pour des salariés déjà largement fragilisés par le projet de PSE.
Des informations contradictoires, émanant soit des Directions Régionales, soit de la Direction Générale tant sur des dates d’ouvertures non définies (indépendamment de celle officielle du 9 juin, concernant les autres établissements), que sur des séquences d’ouvertures diverses (horaires du midi ? séquences du soir ? séquences week-end ?).
Pour cette raison, nous sommes convaincus du bien-fondé de la demande de non-réouverture des restaurants en projet de fermeture/reprise.
Enfin, nous rappelons que la direction est garante de la santé mentale et physique de ses salariés (article L. 2141-1 du Code du travail).
Nous joignons à ce rendu d’avis la délibération formulée le 5 mai suite à la présentation du rapport du cabinet SECAFI (qui est, là encore, d’actualité).
Annexe - Rappel de la délibération du 5 mai 2021 :
Nous regrettons que les éléments évoqués lors de la réunion SSCT du 28 avril : plan de communication et plan de formation (doublement du budget formation) n’aient pas fait l’objet d’une présentation formelle ce jour.
À la lecture du rapport de SECAFI, nous comprenons que le projet de réorganisation nécessite :
- Le partage de la vision stratégique et une communication renforcée sur le sens du projet ;
- Une clarification de l’organisation projetée, particulièrement au siège, compte tenu de la méconnaissance du contenu des postes (dans un contexte où le comité de direction est particulièrement « récent »), et de l’incohérence entre un projet stratégique qui vise à transformer radicalement le modèle économique et organisationnel, et d’autre part, un projet qui impacte principalement les postes d’assistantes et d’opérationnels, avec le risque d’un nivellement vers « le bas » du contenu des postes ;
- Le renforcement de la démarche d’accompagnement : accompagnement des évolutions liées au PSE (report de charge, transferts de compétences, reconfiguration des collectifs, évolutions des « façons de travailler ») ; dans un contexte où il faudra « faire le deuil » de l’organisation et des collègues qui quittent ou quitteront l’entreprise.
La commission SSCT (comme SECAFI) a fait plusieurs alertes sur les problèmes de communication. En termes de communication, la direction reconnaît ses « erreurs » : « on n’a pas été particulièrement bon en communication », mais n’agit pas et nous attendons un véritable plan d’action sur le sujet. Nous demandons à la direction de nous présenter le plan de communication rapidement.
Nous regrettons la position de la direction qui évoque sans scrupule l’obsolescence des salariés ou le fait que les salariés qui ne répondront pas aux attentes de leurs postes devront partir…
Il faut anticiper les risques de la réorganisation sur la charge de travail des salariés restants dans l’organisation ; et les compétences nécessaires au poste (avec un accompagnement adapté : formation, tutorat, en se laissant le temps de le faire…). Il faut redéfinir les définitions de fonction et les fiches de poste (avec moins de salariés, il faudra forcément faire des choix sur ce que l’on fait demain), en restant vigilant sur le contenu et l’intérêt du poste. Nous demandons à la direction de nous présenter le plan d’accompagnement des salariés de manière formelle rapidement : formation, montée en compétences, visibilité sur les « attendus » du manager en termes de contenu de poste, régulation de la charge de travail, prévention des risques psychosociaux…
Au siège de l’entreprise particulièrement, des tensions psychosociales existent depuis l’annonce du PSE, exacerbés pour certains salariés par un manque de communication et de soutien managérial (« choc » lors de l’annonce du PSE, inquiétudes sur l’avenir de l’entreprise, en période « Covid » et « chômage partiel »). Certains salariés n’ont pas été suffisamment accompagnés (pas de contact direct ou d’échange avec le manager, manque de clarté sur la présentation de la réorganisation et de ses impacts) et certaines « erreurs » de communication sont inacceptables (« ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas impacté »).
La direction a mis en œuvre des mesures (flash info, cabinet d’accompagnement psychologique, formation d’une partie du management). Ces mesures sont nécessaires, mais ne sont pas suffisantes et la mise en œuvre de ces dispositifs « externes » n’exonère pas la direction de son obligation de résultat quant à la sécurité et à la santé mentale et physique des salariés (article L. 2141-1 du Code du travail). La direction doit renforcer les mesures de prévention (relation avec l’encadrement et « soutien » de la hiérarchie ; gestion de la charge de travail et efforts de régulation).
Nous estimons que des postes doivent être maintenus, pour réussir la transformation et ne pas mettre les salariés de l’organisation future en difficulté parmi lesquels directeur des opérations régionales, pilotes de flux, RQSE, assistante, comptables… et des postes en transition (ex : contrôleur de gestion).
L’annonce de la réouverture des restaurants par le gouvernement entraîne des incompréhensions sur l’organisation de Flunch pour la réouverture avec de fortes craintes sur les conditions de travail (trame horaire notamment, pression sur la productivité) alors que le modèle Flunch n’a pas évolué (déception des clients), dont 38 restaurants en sursis (dans quelles conditions et avec quelle visibilité ?).
Aujourd’hui, nous avons appris qu’il y avait des marques d’intérêt. Nous sommes particulièrement inquiets quant aux RPS, dans l’ordre de priorité :
1. Des salariés qui ont reçu l’information d’une marque d’intérêt d’une autre enseigne de restauration ; et qui se retrouvent plongé dans un mal-être et une grande incertitude sur l’avenir ; et à qui on va demander de rouvrir dans quelques semaines pour quelques jours, semaines ou mois… et dans quelles conditions ;
2. Des salariés devant basculer vers la franchise : timing, modification de l’organisation, nouvelle direction.
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