Commentaire : Entre la CFDT et la direction, nous n’avons pas du tout la même vision du dialogue social. En effet pour l’entreprise, la définition du dialogue social, c’est de nous présenter de beaux projets et d’effectuer une communication en direct avec les salariés au travers de rencontres.
Lorsqu’on aborde les vrais sujets, la négociation n’a plus sa place. L’activité partielle et la réouverture des restaurants, circulé, il n’y a rien à négocier puisque ce « n’est pas interdit donc c’est autorisé », belle conception du dialogue. La protection des salariés face à un risque avéré de la manipulation des espèces, une affaire de gros sous, donc il n’y a pas de lieu de négocier. La mise en place du télétravail, une affaire du salarié avec la direction.
Nous avons le cas, d’un directeur de restaurant qui a refusé à ses salariés d’avoir leur repas du midi pris en charge par l’entreprise alors qu’ils travaillaient toute la journée, un comble. L’activité partielle justifie tous les excès, on oublie le Code du travail, les accords d’entreprise et le règlement intérieur, on a l’impression de vivre dans une entreprise qui a décrété l’état d’urgence, pour mieux s’affranchir de tous les obstacles qu’elle rencontre.
Présents :
Direction :
Responsable des relations sociales FLUNCH
Responsable formation FLUNCH
Organisations syndicales :
CGT -> 2 représentants
CFE/CGC -> 2 représentants
CFTC -> 1 représentant
CFDT -> Monsieur Grégory DUBOIS
CFDT Madame Véronique RAKOTOMALALA
FO -> 2 représentants
Intervention du responsable formation FLUNCH sur les procédures mises en place dans le cadre de la réouverture des restaurants (organisation générale, présentation des produits, le service aux clients, etc..).
Intervention de la CFDT sur la politique tarifaire qui selon elle doit être équilibrée et en adéquation avec le budget des clients.
Évocation du problème relatif aux doubles directions. Avant la crise sanitaire, c’était déjà difficile à vivre pour les équipes. Dans le contexte actuel, ça l’est encore plus, autant pour les salariés que pour les directeurs ou les directrices.
Proposition des organisations syndicales de revenir à la pince pour donner l’assiette aux clients.
Qu’est-ce qui a modifié votre décision de repousser l’ouverture des restaurants prévue initialement le 25 mai ?
Afin de pouvoir avoir le temps de bien préparer les équipes.
L’avis de la CFDT : Les directeurs sont submergés d’informations, émanant de différents services de l’entreprise, souvent contradictoires. Il y a une forme de précipitation, de fébrilité face à l’ouverture des restaurants, qui laisse paraître une forme de « panique » car le défi est colossal, tout le process est à repenser, les règles d’hygiènes renforcées, ce ne sont pas 150 restaurants qui reprennent une activité, mais qui ouvrent comme à la première fois.
Comment comptez-vous informer les salariés de la modification ou de la fin de l’activité partielle ?
Si on a besoin de tous les salariés avant la fin programmée de l’activité partielle en septembre celle-ci prendra fin tout simplement.
Si l’état décide de mettre fin à l’activité partielle, c’est par le biais des CSEE que le personnel sera informé.
Quelle est la position de Flunch vis-à-vis de l’activité partielle individualisée ?
L’entreprise est favorable à l’activité partielle individualisée, mais uniquement pour la partie OUT ce qui peut valoriser le volontariat. Il a été convenu que l’entreprise fasse une proposition qu’elle soumettra aux organisations syndicales. Ces dernières feront connaître également à l’entreprise leurs suggestions.
L’avis de la CFDT : Lors de la reprise d’activité de certains restaurants, la direction a considéré l’activité partielle comme une variable d’ajustement de la gestion des plannings et des horaires, choisissant qui avait le droit de travailler ou pas. Or, il ne peut y avoir que deux options prévues par le Code du travail :
- Une répartition équitable de l’activité entre tous les salariés sur la base de leur contrat de travail ;
- Une activité partielle individualisée qui nécessite un accord d’entreprise et une validation du CSEE.
Flunch n’a choisi aucune de ces options et prétend avoir recours au volontariat pour le redémarrage des restaurants et de plus elle considère que l’activité partielle la libère de toutes les contraintes du Code du travail et des accords d’entreprises, puisque son argument est de dire « ce n’est pas interdit, c’est donc autorisé ». En effet, ce n’est pas interdit d’ignorer aussi le dialogue social, mais c’est rarement l’attitude la plus intelligente et la plus efficace.
La manipulation des espèces représente un risque avéré pour les salariés, envisagez-vous d’installer un système automatique de rendu monnaie en caisse ?
L’entreprise ne mettra pas en place de système automatique de rendu monnaie.
Un fournisseur est-il référencé par l’entreprise pour la fourniture de parois plexiglas destinées à isoler les caisses ?
Une commande nationale a été faite afin d’équiper tous les restaurants.
L’avis de la CFDT : Encore une fois la direction ne prend nullement la mesure du risque sanitaire et des lourdes contraintes qu’elle fait peser sur les salariés. Nous avions alerté la direction concernant la problématique de la non-présence de protection au niveau des caisses par la pose de plexiglas. Il nous a été répondu, comme trop souvent, le coût trop élevé de cette protection inutile du fait de l’utilisation des visières. Voilà qu’aujourd’hui, elle nous répond que cela s’impose, « la vérité de demain se nourrit de l’erreur d’hier » disait Saint-Exupéry, nous espérons qu’il en sera de même pour les monnayeurs automatiques.
Sur quels textes ou réglementations gouvernementales vous basez-vous pour justifier de ne plus appliquer un délai de prévenance de 7 jours en ce qui concerne la modification des horaires de travail ?
Selon l’entreprise il n’y a pas de délai de prévenance en cas d’activité partielle. La CFDT réfute cette analyse et estime que le délai de prévenance de 7 jours doit être respecté comme prévu dans l’accord RTT et le règlement intérieur Flunch.
L’avis de la CFDT : La réponse de la direction est de nous dire « rien ne l’interdit donc tout l’autorise ». Il nous semble que l’activité partielle n’a pas aboli le Code du travail ni les accords d’entreprises. Nous ne sommes pas d’accord avec l’analyse que fait la direction et nous avons envoyé un courrier intersyndical à la DIRECCT pour recueillir son avis.
Résultats avril 2020
Les données qui nous étaient communiquées sont les suivantes :
- Le chiffre d’affaires cumulé des trois restaurants ouverts pendant une semaine.
- Pour l’ensemble de l’enseigne, la démarque, le cash-flow et le résultat d’exploitation.
- La moyenne du chiffre d’affaires par jour et par restaurant du 11 au 17 mai (meilleure performance Flunch le Pontet et la plus mauvaise Flunch Varennes)
- L’enseigne a pu bénéficier de l’annulation des loyers par un seul bailleur du 15 mars au 30 avril.
L’avis de la CFDT : Les chiffres annoncés par la direction ne sont évidemment pas bons, cela n’est pas une surprise, avec une activité à l’arrêt depuis deux mois et une reprise d’activité insignifiante. Nous n’avons aucune visibilité sur la capacité financière du groupe à encaisser des pertes puisque nous ignorons le montant exact du prêt accordé par le pool bancaire qui soutient le groupe.
Le temps de la pause repas peut-il être un peu augmenté ? En effet, avec les nouvelles procédures on ne peut plus se servir soi-même et s’il y a des clients à servir on doit attendre. De plus, on doit désinfecter l’endroit où l’on a mangé......
La direction a relevé la question et réserve sa réponse
Des salariés de confession musulmane demandent la permission de pouvoir emporter leur repas le midi
La direction a relevé la question et réserve sa réponse.
L’avis de la CFDT : Divine surprise, la direction a apporté une oreille attentive aux problèmes soulevés. Une forme de sagesse naissante peut-être. Affaire à suivre.
Organisation du télétravail de l’encadrement pour la gestion (horaires, commandes, administratives) ?
La direction n’est pas en mesure de répondre à cette question pour l’instant
Qu’en est-il du télétravail pour le personnel du siège (organisation, temps de travail, risques : AT, volontariat, outils, etc.) ?
Aucune visibilité pour l’instant sur l’éventuelle réouverture du siège. Une étude sur le futur aménagement des locaux est en cours de réalisation.
L’avis de la CFDT : L’élaboration de règles collectives, via un accord collectif ou une charte, permet d’assurer un minimum de garanties aux salariés et de lutter contre l’arbitraire. Le recours au télétravail par simple accord entre les parties est, au contraire, beaucoup moins protecteur.
Il faut privilégier autant que possible la négociation d’un accord collectif. À défaut, inciter la direction à élaborer une charte sur le télétravail.
Apparemment, ce n’est pas le souci de l’entreprise. Encore une fois l’entreprise botte en touche, comme lorsqu’on avait évoqué l’année dernière les risques psychosociaux. Décidément, les mauvaises habitudes sont tenaces.
Prochaine réunion le 26/05 à 14 h
Bình luận